GrosBill, zoom sur un pure-player qui ne peut que se réinventer

GrosBill, zoom sur un pure-player qui ne peut que se réinventer Posted on octobre 24, 2018

Avis d’expert par Pierre Guimard (CEO du cabinet Keley Consulting, spécialiste de la transformation digitale des acteurs du CAC 40) sur le cas GrosBill…

Le pionnier du e-commerce est en effet sur la corde raide. Exactement 20 ans après sa création, l’enseigne de produits high-tech cherche un repreneur de toute urgence.

Retour sur la nécessité de se réinventer en tant que pure-player historique. Pierre Guimard souligne :

“Il s’agit d’un cas intéressant…

– Dans la plupart des métiers il existe 2 positions viables : être spécialisé ou être “gros”. Soit on joue sur une offre différenciante que l’on vend cher, soit on joue sur le volume. GrosBill n’a pas su choisir. Son chiffres d’affaires de 32 Millions d’Euros est très faible. Un concurrent direct comme LDLC faisait déjà plus de 300 millions de CA en 2016.

– Les pertes paraissent colossales par rapport au chiffre d’affaires : 10 Millions d’Euros.  Le e-commerce B2B est devenu un marché à fort frais fixe et à faible marge. Le seuil nécessaire pour survivre est donc très élevé.

– GrosBill connaît le même sort que Rue du Commerce, racheté à bas prix par Carrefour ou que Pixmania.  Son avenir semble assez incertain. Les distributeurs traditionnels ont déjà lancé leur plateforme e-commerce notamment sur l’électronique grand public. Le déploiement de grandes places de marché, Amazon, Fnac,  l’émergence des e-commerçants chinois, proches des centres de production, constituent des menaces sérieuses, tant sur la richesse d’offres que sur le prix.

– La chute du chiffres d’affaire n’augure rien de bon alors que le e-commerce est toujours en croissance (+ 14% en 2017 en France, selon la Fevad).”

GrosBill retrouvera-t-il repreneur ?