Grèves : La réponse, l’entreprise 4.0 (télétravail)

Grèves : La réponse, l’entreprise 4.0 (télétravail) Posted on avril 26, 2018

Le télétravail. Un mode de travail essentiel pour gagner en qualité de vie et survivre pendant les grèves.

Tribune par Hugues de Bonnaventure, DG Lifesize France – À mesure que le monde du travail évolue vers une culture plus instantanée, réactive et collaborative, les collaborateurs font tout leur possible pour rester connectés à leurs collègues et à leurs clients. Cette tendance accrue à la connectivité constante implique de pouvoir travailler de manière plus flexible afin de maintenir un équilibre entre son travail et sa vie personnelle.

Outre cette première nécessité, d’autres raisons évidentes sont également à l’origine de ce besoin de plus de flexibilité au travail. Prenons l’exemple des déplacements entre le domicile et le lieu de travail. Avec 36 jours de grève prévus entre les mois d’avril et juin, nombreux sont les collaborateurs qui ne pourront pas se rendre au bureau, ou verront leur temps de trajet multiplié par deux, voire trois. Ainsi, la possibilité de travailler à distance une ou deux fois par semaine, voire plus, leur permettrait non seulement de venir à bout de toutes leurs tâches, mais leur ferait gagner de nombreuses heures de productivité autrement perdues dans les transports.

Une modalité qui devrait, en principe, être favorisée par les termes de la réforme du droit du travail de septembre 2017, laquelle vise à assouplir le recours au télétravail dans les entreprises, changeant ainsi le quotidien de millions de salariés. Sans pour autant devenir un droit systématique, le télétravail est désormais facilité et défini dans le cadre d’un accord collectif négocié avec les syndicats. De plus, cette disposition oblige les entreprises à motiver leur décision en cas de refus.

Actuellement, et selon des données recueillies en 2017 par la Fondation Concorde, le nombre de télétravailleurs oscillerait entre 2 et 6 % – sept millions étant éligibles au statut, soit 26 % de la population active. Par ailleurs, depuis le début de l’année, tout site regroupant plus de 100 salariés devra disposer d’un Plan de déplacements d’entreprises (PDE), à savoir un projet qui encourage toutes les parties prenantes de l’entreprise à rationaliser leurs déplacements pour le bien de l’environnement.

En effet, d’un point de vue écologique le télétravail permet de limiter de nombreuses nuisances telles que les embouteillages ou la pollution atmosphérique, de réduire la demande énergétique, tout en récupérant des espaces publics – notamment en diminuant les places de stationnement sur la voie publique. Au premier jour de grève, le 3 avril dernier, le site d’information routière SYTADIN relevait pas moins de 428 kilomètres d’embouteillages en région parisienne, soit plus du double du trafic « normal » aux heures de pointe.

Les employeurs réalisent par ailleurs des économies à plus d’un titre grâce au télétravail. Dans un premier temps, sa mise en place s’accompagne d’une réduction considérable de la superficie

nécessaire à l’accueil des salariés, dans la mesure où seuls les postes essentiels sur site sont maintenus. Dans un deuxième temps, la pratique tend à réduire le coût des bureaux physiques, de l’électricité, du chauffage et de la climatisation, et tous les coûts additionnels nécessaires au bon fonctionnement d’un bureau. Selon une enquête de l’entreprise Kronos, le télétravail participe à la diminution des arrêts maladie de 5,5 jours par an, à l’augmentation du temps de travail de 2,5 % et à un gain de productivité de 22 %. Ces bénéfices pourraient donc constituer une réelle motivation pour les entreprises qui envisagent de miser sur la flexibilité au travail.

Lorsque les entreprises ont la liberté de recruter plus loin que dans leur bassin habituel, le vivier de talents disponibles se renouvelle. Ce n’est un secret pour personne : l’élargissement du champ des possibles, en amenant son lot d’employés extrêmement qualifiés, s’accompagne d’un accroissement de l’efficacité et des profits. Et, avec des employés répartis aux quatre coins du monde, les entreprises peuvent fonctionner sur plusieurs fuseaux horaires, augmentant ainsi le nombre d’heures travaillées par jour.

Cerise sur le gâteau, 71 % des Français pensent que le télétravail est une « véritable révolution » que les entreprises devraient développer. À ce sujet, de nombreux professionnels ajoutent qu’ils seraient plus loyaux envers leurs employeurs s’ils pouvaient bénéficier de davantage de flexibilité au travail.

Enfin, selon les données du Forum économique mondial relatives aux tendances en matière d’emploi, le travail flexible – y compris la possibilité de travailler à domicile et de faire partie d’équipes virtuelles – constitue « l’un des plus grands moteurs de transformation » du lieu de travail moderne. Ainsi, les structures qui ne sont pas disposées à investir dans des technologies telles que la vidéoconférence, permettant aux employés de travailler efficacement à domicile, perdent en réalité énormément d’argent. Au contraire, en offrant aux employés la possibilité de travailler à distance, les entreprises sont à même de devancer la concurrence grâce à un personnel plus motivé, au développement de bonnes relations employeur-salarié et en économisant une petite fortune en frais généraux.